3 septembre 2014/ Loïc L’Haridon
3 septembre 2014/ Loïc L’Haridon
À Diwan comme ailleurs, il y a eu bien sûr quelques larmes chez les petits mais aussi beaucoup de sourires. Surtout quand Stéphanie raconte l’histoire de la souris..
Nous avons suivi la rentrée des 20 enfants de l’école Diwan. Une « vraie » première rentrée dans les nouveaux locaux de la Grand-rue. Si l’école bilingue n’applique pas la réforme des rythmes scolaires, son organisation équivaut pratiquement aux Tap. « Demat ! ». Les bonjours fusent. Tout le monde est content de se retrouver après deux mois de vacances. Tout le monde ? Pas la petite Oregane. Elle tient fermement la main de sa maman et, manifestement, elle n’a pas l’intention de la lâcher. C’est son premier jour d’école. À deux ans, elle préférerait rentrer à la maison avec ses parents et sa petite soeur Tania qui dort dans les bras de son papa. Les parents restent un peu, le temps qu’Oregane s’acclimate. Arrive l’heure de se dire au revoir. On se fait des bisous. Les parents s’en vont. Oregane ne pleure pas mais les larmes ne sont pas loin. Stéphanie Roignant, la maîtresse des onze maternelles, la prend par la main pour rejoindre le groupe. Des petits garçons (pardon, des grands de 4 ans), très à l’aise, s’émerveillent devant un catalogue de jouets. « Moi, j’veux la voiture de police ». C’est déjà Noël. Stéphanie regroupe son petit monde et commence à raconter une histoire de souris (logodenn dans le texte). À leur tour, les enfants relatent leurs vacances. « J’ai été en camping-car », annonce fièrement Zacharie. Maël verse quelques larmes, vite séchées quand Alexandra, la nouvelle aide maternelle, le prend sur ses genoux. Pour la seconder, il y aura aussi Perrine et Klervi. Nouvelles elles aussi, elles n’arriveront que dans l’après-midi.
Une rentrée sereine
On laisse les maternelles et on va voir les grands dans l’autre classe. Ils sont neuf, du CP au CM2. « Cette année, nous n’avons pas de CM1 », corrige Marie-Christine Plouzennec. La directrice est épaulée par Gwenaelle Riou qui leur enseigne le français. Les 20 enfants font leur première « vraie » rentrée dans les nouveaux locaux de la Grand-rue. « L’année dernière, en raison d’un problème de mise aux normes, nous avions dû passer les deux premiers mois au Juvénat », rappelle la directrice. « Cette année, c’est une rentrée sereine ». Il est vrai que, comparativement à la vétusté des anciens locaux du quai Charles-de-Gaulle, l’école a désormais tout pour plaire. À l’entrée, une grande salle est dédiée à la cantine et à la garderie. Puis on accède à la classe des maternelles, séparée par un vestiaire de la classe élémentaire. Sur l’arrière du bâtiment, la cour arborée est d’un calme olympien.
Un mammouth !
Pour se dégourdir les méninges, les grands font des jeux… e brezhoneg evel-just. Un enfant choisit un animal « dans sa tête » et les autres doivent poser des questions pour deviner de quoi il s’agit. « Durant l’été, certains enfants n’ont pas du tout parlé breton. Si bien qu’à chaque rentrée, nous leur remettons la langue en tête. Ça passe mieux en jouant qu’en sortant directement le cahier ». Entre un lion et une girafe, on en profite pour questionner la directrice sur les nouveaux rythmes scolaires. « Le réseau Diwan laisse à chaque école le soin de décider. Ici, nous n’appliquons pas la réforme mais, en quelque sorte, nous sommes déjà aux Tap. En effet, le mercredi matin, il y a un accueil périscolaire en breton où les enfants peuvent s’adonner à différentes activités ou bien faire leurs devoirs. Des intervenants viennent aussi leur apprendre le jardinage, la broderie, etc. ». À présent, c’est au tour de Louison de venir au tableau avec son animal « dans sa tête ». Les questions jaillissent. Personne ne trouve. Même la maîtresse a du mal. Louison finit par lâcher le morceau. Un gros morceau. « C’est un mammouth ! », lance-t-il à la volée. Toute la classe éclate de rire.
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